Intersyndicale
Nice-Matin/Var-Matin
L'art
de faire payer la casse sociale par les contribuables
Laissera-t-on faire? Comme si la morale, définitivement,
n'était plus qu'une vague option dans notre Etat de droit ou dans ce
qu'il en reste.
Laissera-t-on, un actionnaire privé, pourtant en
capacité de refinancer une entreprise dont il est resté
propriétaire (après avoir obtenu l'effacement de 170 M d'euros de
ses dettes), se défausser sur les contribuables?
L'explication?
On vous la fait courte. Dans quelques jours, GHM risque d'être
contraint de placer notre entreprise en redressement judiciaire avec
ce que cela implique de drames sociaux - licenciements secs,
sacrifice des plus jeunes -, donc de casse de l'entreprise.
Si
GHM choisit cette option, c'est qu'il n'a pas trouvé de partenaire
pour assumer ses devoirs et que, même dos au mur, il refuse
d'autofinancer ce qui lui incombe. Or, la famille Hersant a les
moyens de le faire sur ses propres deniers. Rappelons qu'il faut
environ 25 millions pour relancer notre entreprise.
Hersant
ne les a donc pas trouvés dans la poche d'un autre, et ne veut pas
les sortir de la sienne.
Sa
solution? Vendre la Corse, non pas pour permettre à notre entreprise
de se développer, mais pour se sauver. Et surtout faire payer à
l'Etat, aux contribuables, ses propres manquements.
Comme
nos salaires de janvier, le coût des futurs licenciements auquel on
n'échappera pas dans le cadre d'une procédure de redressement
judiciaire, ce ne sera pas Hersant qui les paiera, mais un fonds
publics, les AGS. C'est l'Etat qui les avancera pour lui,
s'acquittant de la facture d'un privé pour mieux permettre à ce
dernier de se sauver.
La
voilà, la morale de ce drôle de capitalisme made in France. La
triste histoire de notre journal sous l'ère GHM devient du coup un
cas d'école. Car l'argent public est-il destiné à palier les
combines d'actionnaires privés? Fera-t-on en haut lieu, à la barre
de nos tribunaux, sous les ors des ministères, comme si tout cela
était normal... alors que Nice-Matin et Var-Matin disposent - ou
disposaient - de deux actionnaires, Hersant et Tapie. Et que chacun à
sa manière a les moyens d'assumer la poursuite d'activité de notre
entreprise. Le premier, Hersant, investit en Suisse ce qu'il refuse
de financer ici, préférant jouer un coup de poker avec l'argent
public. Le second, Bernard Tapie, avait clamé haut et fort, par voie
de presse – Le Parisien, les Echos, etc – qu'en cas de
défaillance de GHM, il ferait le job et investirait dans Nice-Matin.
En février dernier, il empruntait pour payer nos salaires. Depuis,
il semble s'accommoder de son repli sur La Provence.
Laissera-t-on
faire cela?! Où est l'Etat de droit? Où est le vrai capitalisme qui
entreprend en prenant des risques?! AU SECOURS!!!!!!
Les
bureaux, le 16 janvier 2014
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